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Charbon de bois, bon pour le bonsaï ou pour le barbecue ? - Bonsai Club Iris

charbon de bois actifAvec la floraison des perce-neige revient la saison des rempotages et la question du charbon de bois à ajouter dans le substrat. Entre les « pour » et les « contre », le débat perdure.
Les lignes qui suivent sont le fruit d’observations et d’interprétations personnelles. Elles ne visent nullement à l’exhaustivité scientifique.

Aquariophile depuis 40 ans, j’ai connu et pratiqué les dogmes des seventies qui sont aujourd’hui tous considérés comme au mieux des pratiques conjuratoires, au pire le plus efficace moyen de trucider les poissons !
Il en était ainsi de l’obligation de filtrer l’eau sur du « charbon de bois actif ».

Cette pratique désuète m’a permis de me familiariser avec les différentes qualités de ce matériau. En théorie les plus chers sont ceux qui se saturent le plus lentement en substances toxiques car ils présentent la plus grande surface de contact.
Et c’est là l’intérêt pour la culture des bonsaï.

Il faut imaginer chaque particule de charbon de bois comme une éponge rigide contenant autant de micro-tubes que le bois comptait de canaux. Ces conduits vont se remplir d’eau et surtout offrir aux bactéries du sol une surface de colonisation énorme.Ceci va booster la multiplication des bactéries qui interviennent dans le cycle de l’azote, du phosphore et du potassium, accélérant la minéralisation des engrais organiques et du compost[1]. Vous rendez donc accessibles plus rapidement et en plus grande quantité les ions minéraux qui sont la seule nourriture que les racines assimilent par osmose.

Conclusion, si vous décidez d’enrichir votre substrat de charbon de bois, achetez celui qui offre le meilleur compromis entre une grande surface d’échange et une bonne résistance mécanique à l’écrasement, sans atteindre un prix prohibitif.

 Comment connaître ces paramètres ?
En principe les fabricants devraient disposer du premier, quant au second, il vous suffit d’écraser une particule entre votre ongle et une surface dure.

Évitez le charbon vendu en filet ou panier de 50 grammes et qui n’est destiné qu’à la pompe de marque lambda. Inutile de le payer au pris du homard breton.
Aussi loin que je suis concerné[2], j’utilise un charbon de bois vendu en boîte d’un à deux litres. J’en ajoute à raison de 2% du substrat pour les feuillus. Jusqu’ici je n’en utilise pas pour les conifères : leur métabolisme plus lent va de pair avec une utilisation des ions nourriciers plus parcimonieuse. J’ai la croyance[3] que le rythme naturel de la minéralisation suffit à leur alimentation en NPK.

Permettez-moi une petite digression avant de ranger la plume.

 Pour fournir une réserve de nutriments minéralisables, j’utilise une fraction organique, je devrais plutôt dire humique[4], dans mes substrats à raison de 5% à 10% du mélange. Les conifères reçoivent la dose minimum, les arbres à fleurs 10%.

 J’utilise un compost fait maison à base de déchets de cuisine et de broyat de rameaux (BRF) intimement mélangés. J’y ajoute, à parts égales, du terreau de feuilles mortes (chêne, charme, peuplier) élaboré séparément.

Le compost ménager se fait en six mois puis mûrit encore six autres mois. Il peut alors se conserver dans de vieux sacs de terreau bien fermés. L’absence de pluie et le manque d’oxygène vont ralentir fortement le processus de compostage.

Pour le terreau de feuilles mortes, comptez deux ans avant compostage complet.

 LH



[1] Patience, dans un prochain épisode, je tenterai de vous expliquer «le compost : comment ça marche ?»

[2] Merci à Jolitorax dans « Astérix chez les Bretons »

[3] Je n’ai pas trouvé d’études scientifiques à ce sujet.

[4]  Diverses études pédologiques ont montré que le compost et le BRF, outre la réserve d’éléments minéralisables qu’ils apportent à la plante, rechargent le sol en molécules organiques complexes comme les acides humiques, créent des sites de concentration d’ions et améliorent la texture du sol. Que du bonheur pour les racines!